
Le contrat lié à la future constellation européenne de satellites Iris2 a contribué au bond des commandes du groupe de haute technologie Thales ( AFP / Eric PIERMONT )
Le contrat lié à la future constellation européenne de satellites Iris² a contribué au 3e trimestre au bond des commandes du groupe de haute technologie Thales , jusqu’ici porté surtout par la défense, assurant l'arrêt des suppressions de postes dans la branche spatiale.
Thales, qui vient parallèlement d'annoncer la signature d'un accord avec l'européen Airbus et l'italien Leonardo pour fusionner ses activités spatiales, a détaillé jeudi ce contrat d'un montant de plus de 100 millions d’euros.
Il marque la première phase d’ingénierie du projet de constellation Iris² (prononcé Iris Square), clé pour la sécurité européenne et la relance d’un secteur de satellites de communications affaibli par la domination de Starlink, la méga-constellation d’Elon Musk.
"Pour la première fois, nous avons pu signer un contrat de taille très significative avec SpaceRise", le consortium des trois opérateurs de satellites chargé du déploiement en 2030 d'Iris², un réseau de près de 300 satellites pour la connectivité sécurisée, a déclaré Pascal Bouchiat, directeur financier de Thales, au cours d'une conférence de presse téléphonique.
- "Dégradation de la santé" -
Interrogé par l'AFP, il a confirmé que "compte tenu du projet Iris²", la suppression de postes dans sa branche spatiale avait été "suspendue", après avoir déjà redéployé 75% de salariés.
En juin, le groupe avait déjà fait état d'un "ralentissement" de la mise en œuvre de son "plan d''adaptation" lancé en mars 2024 et concernant 1.300 salariés dans le spatial dont 980 en France.

Les membres de l'intersyndicale Thales Alenia Space (TAS) manifestent devant le campus de l'entreprise après des négociations salariales annuelles difficiles, le 6 février 2025 à Toulouse ( AFP / Ed JONES )
L'annonce de ce contrat intervient dans un contexte social tendu : la CGT de Thales Alenia Space a assigné la direction en justice, dénonçant une "dégradation de la santé des salariés" liée au plan de suppressions de postes.
Le tribunal de Toulouse rendra sa décision le 15 décembre, après l'audience tenue le 20 octobre.
Le syndicat demande au juge d’imposer à la direction l’arrêt "complet et définitif" de ce plan ainsi qu’un plan d’embauches "à la hauteur de la charge de travail".
"Les accusations portées par la CGT sont infondées et dénuées d’objet, sachant que le plan évolue à un niveau fortement ralenti depuis le premier trimestre 2025. Il a par ailleurs été suspendu pour les équipes travaillant sur les programmes spatiaux", argumente la direction de Thales dans un communiqué envoyé à l'AFP en assurant que la santé des salariés était une "priorité".
Elle a toutefois rappelé que la demande en satellites de communication avait "été divisée par deux ces cinq dernières années", ce qui a motivé la réduction des emplois.
"L'activité télécom dans le domaine spatial reste sous pression", a souligné Pascal Bouchiat.
"Le fait que nous ayons ce premier contrat de développement sur Iris Square n'enlève pas l'ensemble des challenges auxquels cette industrie fait face en Europe. Starlink n'a pas disparu", a-t-il ajouté.
- Missiles pour plus d'un milliard d'euros -
Avec quatre gros contrats engrangés au troisième trimestre, dont trois dans la défense, les commandes de Thales ont progressé de 37% par rapport à la même période de l'année précédente, à 6,4 milliards d'euros, selon un communiqué publié jeudi.
Le groupe a notamment décroché un contrat de plus d'un milliard d'euros avec le ministère de la Défense du Royaume-Uni pour la production et la livraison de 5.000 missiles LMM pour un pays tiers.
Deux autres commandes de plus de 100 millions d'euros sont celle du ministère allemand de la Défense pour des radars portatifs de surveillance terrestre pour un pays tiers, et d'un autre pays européen pour la livraison de munitions de 70 millimètres.
Sur les neuf premiers mois de l'année, les prises de commandes ont également augmenté, de 8%, à 16,8 milliards d'euros.
Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires a progressé de 9,1%, à 4,95 milliards d'euros.
Des éléments qui permettent de "confirmer avec confiance" les objectifs annuels d'une croissance du chiffre d'affaires de 6 à 7% à périmètre et changes constants, dans la fourchette de 21,8 à 22 milliards d'euros, et d'une marge opérationnelle de 12,2 à 12,4%.
Vers 11H15, l'action Thales gagnait 1,2% à 262,30 euros à la Bourse de Paris, dans un marché en légère hausse.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer